Wednesday, May 16, 2012

The Sorrow of the Nakba

An Emptied Palestinian Home, Haifa, 2007

So many of our present lands have been ripped away from other peoples, from indigenous peoples who failed the invaders' notion of humanity. In my first country of America, most native Americans struggle to survive hopelessness so severe the United Nations has taken up their cause and yet no national politician includes their exile from hope on his or her agenda and in my second country, Australia, while the needs of Aboriginal people are discussed almost every day in the newspapers and the national culture honors the Aboriginal concept of dream time, deep daily deprivation of  basic living securities haunts the inner cities and the bush where Aboriginal elders try to hold the past and the present together. These expulsions from land happened so long ago, many say, that we are not responsible for these overwhelming losses. But still it is possible to study these histories of loss in school and say the words, European invasion or manifest destiny, without breaking a national law, without being arrested, without being seen as a traitor to the only allowed historical narrative.  Other countries, such as Turkey, forbid the discussion of ethnic cleansings carried out by the national state, as if mass collective suffering was a wisp of bad air in the national rooms. And then there is Israel and its forbidding of the word "Nakba," its refusal to recogonize in any way that its creation was bought on the back of another people, that this solution to the crimes of the Holocaust was to create another people's mass suffering that goes on and on.

From the Guardian coverage of the moment Israel was born: "Last night the British Mandate for Palestine came to an ignoble end after 25 years...The Jews have set up their State and the Arabs have begun to cross the frontiers of Egypt, Syria and Transjordan. A civil war will be transformed into a war between nations." May 14, 1948

This map with its bare lines, so emptied of the human catastrophes that gave it birth and that will follow it, is a document of joy or the deepest sadness, depending they say on if you are a Jew or a Palestinian. No, to many Jews it is clear that a terrible thing happened in those years of consolidating a new Jewish state; Palestinian towns and villages destroyed, people herded into desert tents, wells poisoned, over 600,000 Palestinians made homeless. That terrible image from the Shoah, where Polish recipents of Jewish homes, stand in their doorways, beaming in the sun at the fortune mass dispossession brought them haunts me. The Nakba, the Nakba, no invention of anti-Semites, the old iron keys to homes beyond the walls still clutched in aging hands in endless refugee camps; no edicts will make this history disappear, no arrests of those who turn their face away from national celebrations to witness the other history of loss embedded in the national celebrations, will silence the truth. A terrible mingling of histories--by the British and others who did not really care for either people, the Jews or the Palestinians.

If once in it is new history, the Israeli government had recogonized the mixed blood at its root, if instead of building walls ever and ever higher, to blot out the Middle East that surrounds it, it turned to acknowledgment, to saying this is a bad deal and we must make it better, two peoples. If once instead of soldiers and bombs, instead of checkpoints and brutal settlements, if once the government had looked into the faces of the dispossessed and said, as a poet would, our paths out of history were shattered by hatreds, I will take the hand of your mother, you take the hand of my father, and our children will drink from sweeter wells.

This is not an ethnic cleansing from the far distant past, this is not a forced expulsion from two centuries ago, the Nakba is lived everyday and we all lose our human way when we do not say its name, when we do nothing to bring the Palestinian people home. A land as big as the human history of failure and reconciliation--that is what must be created, a land of wounded people sharing their right to live again.

La douleur de la Nakba  
Translated by Edith Rubenstein, thank you, mercy, always

 Une maison palestinienne vide à Haïfa, 2007 Tellement de nos terres actuelles ont été arrachées à d’autres peuples, de peuples indigènes qui n’ont pas intégré ( ??? fail)  la notion d’humanité des envahisseurs. Dans mon premier pays, l’Amérique du Nord, la plupart des indigènes américains luttent pour survivre au désespoir si sévèrement, que les Nations Unies ont adopté leur cause et pourtant aucun politicien (ou politicienne) national n’inclut leur exil de l’espoir dans son programme et dans mon second pays, l’Australie, alors que les besoins des Aborigènes sont discutés pratiquement chaque jour dans les journaux et que la culture nationale fait honneur au concept aborigène de temps de rêve, de profondes privations quotidiennes de sécurité de vie élémentaires hante l’intérieur des villes et la brousse où les aînés aborigènes essaient de joindre le passé et le présent. Ces expulsions de terres ont eu lieu, il y a si longtemps, disent beaucoup, qu’on n’est pas responsables de ces pertes énormes. Mais il est encore possible d’étudier ces histoires de pertes à l’école et de dire les mots, invasion européenne ou destinée évidente, sans violer une loi nationale, sans être arrêté, sans être considéré comme traître au seul récit historique autorisé. Certains pays, comme le Turquie, interdisent la discussion d’épurations ethniques pratiquées par l’état national, comme si une souffrance collective de masse était une bouffée d’air mauvais dans les chambres nationales. Et puis, il y a Israël et son interdiction du mot « Nakba, » son refus de reconnaître en aucune façon que sa création s’est construite sur le dos d’un autre peuple, que cette solution aux crimes de l’Holocauste allait créer une souffrance de masse d’un autre peuple qui se poursuit sans arrêt.  Tiré de la couverture du Guardian au moment de la création d’Israël : « La nuit dernière le mandat britannique pour la Palestine est arrivé à son ignoble fin après 25 ans …Les Juifs ont monté leur état et les Arabes se sont mis à franchir les frontières d’Egypte, de Syrie et de Transjordanie. Une guerre civile se transformera en une guerre entre nations. » 14 Mai 1948.    Cette carte avec ses lignes dépouillées, si vidée des catastrophes humaines qui lui ont donné naissance et qui suivront, est un document de joie ou de douleur la plus profonde, dépendant disent-ils si on est Juif ou Palestinien. Non, pour beaucoup de Juifs il est clair que quelque chose de terrible s’est passé pendant ces années de consolidation du nouvel état juif ; des villes et des villages palestiniens détruits, des gens vivant en troupeaux dans des tentes dans le désert, des puits empoisonnés, plus de 600.000 Palestiniens devenus sans abri. L’image terrible de la Shoah, où des bénéficiaires polonais de maisons juives, se trouvent sur le pas de leur porte, rayonnant de la chance que la dépossession de masse leur avait offert, me hante. La Nabka, la Nabka, pas une invention d’antisémites, les vieilles clés de fer de maisons d’au-delà des murs encore étreintes dans de vieilles mains dans les interminables camps de réfugiés ; aucun édit ne fera disparaître cette histoire, aucune arrestation de ceux qui détournent leur regard des célébrations nationales pour être témoin de l’autre histoire de perte ancrée dans les célébrations nationales, ne réduira au silence la vérité. Un mélange terrible d’histoires – par les Britanniques et d’autres qui en réalité ne se préoccupaient ni de l’un ni de l’autre peuple, les Juifs ou les Palestiniens.   Si pour une fois dans sa nouvelle histoire le gouvernement israélien avait reconnu le sang mêlé à sa racine, si au lieu de construire des murs toujours plus hauts, pour effacer le Moyen-Orient qui l’entoure, il se tournait vers la reconnaissance, en disant ceci est un mauvais marché et on doit l’améliorer, deux peuples. Si pour une fois, au lieu de soldats et de bombes, au lieu de checkpoints et de colonies brutales, si pour une fois le gouvernement avait regardé le visage des dépossédés et avait dit, comme l’aurait dit un poète, nos trajectoires de l’histoire étaient détraquées par la haine, je prendrai la main de votre mère, vous prenez la main de mon père, et nos enfants boiront de puits plus doux. 
 Ceci n’est pas une épuration ethnique d’un très lointain passé, ce n’est pas une expulsion forcée d’il y a deux siècles, la Nabka est vécue tous les jours et nous perdons tous notre humanité quand nous ne disons pas son nom, quand nous ne faisons rien pour ramener le peuple palestinien chez lui. Une terre aussi grande que l’histoire humaine d’échec et de réconciliation – c’est ce qui doit être créé, une terre de gens blessés partageant leur droit de vivre de nouveau.    


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