Thursday, May 16, 2013

Take the Nakba into Your Heart, into Your Histories

65 years of exile, with keys rusting in old people's hands, with children turning over these relics of their exclusion, wondering what doors could be opened with these old heavy things, these iron reminders of a forced exodus not even allowed to be named in the school books of another people of the exodus. If the heart is locked against the pain of others, and arms rush in to crush the memory of home, if  the heart is locked against the  the sorrow of the Nakba, then all the haters have won. Where are the keys to our hearts, to the Israeli hearts that have no patience for the catastrophes of others, to the American hearts that keep the guns in the hands of the border guards, the bombs in the bellies of birds of war, where is the key to our own sense of how to end a misery beyond words, one that keeps exploding into more and more catastrophes. The children of the Palestinian refuge camps that sit in the sands of no return, no hope, can see only walls and soldiers, and yet they have heard that somewhere beyond their bereft camp, once a well ran with clear water and olive trees budded black sweetness in the sun, once their poet told them, white horses held the beauty of a free day in the curve of their proud necks and lovers sang Arabic songs in the gardens of homes, carved from ancient stone.

Can the human heart hold two histories in respect and dedication to ending suffering? Will it always be the shot blast, so certain, of armament, that reigns supreme. Will Miriam dance at her well knowing that the desert is home to many and that the human imagination can find a way of singing the possibilities of two histories, each needing a place called home. Can we find the key to this demand of us that we think in sorrow and with respect for the longings of others then ourselves? Longings that are like our own skin.

Translation by Edith Rubenstein, Women In Black, Belgium

Jeudi, 16 mai 2013 
Prenez la Nakba dans votre coeur, dans vos histoires
65 ans d’exil, avec des clés qui rouillent dans les mains de vieilles personnes, avec des enfants transmettant ces reliques de leur exclusion, se demandant quelles portes peuvent être ouvertes avec ces choses vieilles et lourdes, ces rappels en fer d’un exode forcé qu’il n’est même pas permis de nommer dans les livres scolaires d’un autre peuple de l’exode. Si le cœur est fermé face à la douleur d’autrui, et que des armes se précipitent pour broyer le souvenir de son chez-soi, si le cœur est fermé face à l’affliction de la Nakba, alors tous haineux ont gagné. Où sont les clés de notre cœur, des cœurs israéliens qui n’ont pas de patience pour les catastrophes d’autres, des cœurs américains qui maintiennent les fusils dans les mains des gardes-frontières, les bombes dans les ventres d’oiseaux de guerre, où est la clé de notre propre sentiment pour savoir comment mettre fin à la misère au-delà des mots, une qui continue à exploser en de plus en plus de catastrophes ? Les enfants des camps de réfugiés palestiniens qui sont assis dans les sables du non retour, sans espoir, peuvent seulement voir des murs et des soldats, et pourtant, ils ont entendu que quelque part au-delà de leur camp dépossédé, autrefois coulait un puits avec de l’eau claire et des oliviers bourgeonnaient en une douceur noire dans le soleil, autrefois leur poète leur a raconté que des chevaux blancs conservaient la beauté d’un jour libre dans la courbe de leur nuques fières et des amoureux chantaient des chants arabes dans les jardins des maisons, taillées dans la vieille pierre.

Le cœur humain peut-il garder deux histoires avec respect et dévouement pour mettre fin à la souffrance ?  Sera-ce toujours le souffle de l’explosion, si certain, de l’armement qui règnera en maître ? Miriam dansera-t-elle devant son puits sachant que le désert est le foyer de beaucoup et que l’imagination humaine peut trouver un moyen de chanter les possibilités de deux histoires, chacune ayant besoin d’un lieu appelé son chez soi ? Pouvons-nous trouver la clé de cette exigence de nous que nous pensions avec tristesse et avec respect aux aspirations d’autres que nous-mêmes ? Des aspirations qui sont comme notre propre peau.

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