Wednesday, September 19, 2012

Courage in the Night, Melbourne, September 18, 2012


The rain had continued the whole day and into the night, but I had a place to go, something I would not miss. Ilan Pappe, the Israeli Jewish author of The Ethnic Cleansing of Palestine (2006) was speaking at the University of Melbourne, in a theater off the Tin Alley [in my New York brain, I always read this as Tin Pan Alley] entrance of the university whose paths I had walked early in my life here, in the late 90s and into the new century, as an Honorary Fellow working with graduate students in English and Cultural Studies, reading their dissertations and trying to be helpful but often learning more than I gave. I joined a steady stream of people who had the same determination not to miss the opportunity to hear this scholar who had been part of the New Historians generation in Israel, those who had taken advantage of the opening up of government archives to peer into the processes of population displacement that so marked Israel's early days. The auditorium was full with young and old sitting on the steps when seats ran out.

Iilan Pappe is middle height, gray, a little round, his voice marked by his Israeli heritage, who stood in front of a screen showing three maps of Palestine Israel, from 1948 to the present, the shrinking of the Palestinian lands clearly visible. He spoke of his conviction that to use the term "occupation" is not an accurate label for what Israel has always planned for the Palestinian people in the West Bank and in its territory. Colonization, that huge system enforcing a people's loss of control over almost every thing that allows a people to survive with a sense of an autonomous self, is closer to what is happening, what was always planned to happen. I sat thinking of the Algerian struggle, the South African struggle, of the internalized colonizations as in the system of American slavery, and saw the limits of our phrase, "end the occupation." You can find podcasts of Pappe's talks, you can read his books, his new one to be called, "The Beaucracy of Evil;" I just want to record here that in his gentle strength, in his careful scholarship, in his refusal to fall into easy answers and in his commitment to looking straight into the face of his own country's heartless manipulations, I saw a man who as Dr Wolf, his introducer said at the end, "this Jew from Haifa, steadfast and resolute"  lit up the dark night, who by his insistent call on all of us to do something, to understand how systems of colonization can be dismantled, but only by a resistance as dedicated to repossession as those who invest all in destroying the lives of the colonized other.  Among his last words he called out attention to the maps behind them; yes, he said these are one kind of map but what is not pictured there are the maps of Palestinian resistance, the maps of hope that many are trying to bring into being.

Earlier he had explained that as a result of his 2006 book, the Israeli government had closed the archives, had refused to allow his book to be published in Israel and that he was working on a Hebrew translation that he would post on line, one way of drawing new maps. Open archives, undoctored documents, the transparency of history, how essential for democratic processes and yet a question seldom asked when we evaluate governments, including our own. If  national memories are in the service of propaganda then there is only contaminated silences to inherit.

Out again into the night, rain and cold. I made my way to Swanston street, glad for my cane, my fold- up traveling pansy- decorated "fashionable" cane. I stood leaning against a street lamp right near the Tin Alley sign. A smiling young woman also full of light she seemed came up to me and asked if I needed any help. No, I am waiting for a taxi, but thank you for being so kind. A night of offerings, one huge in scope, one small, but I was given life by both.

Translation by Edith Rubenstein
Courage dans la nuit, Melbourne, 18 septembre 2012  La pluie a continué toute la journée et jusque dans la soirée, mais j’avais un endroit où aller, quelque chose que je ne voulais pas rater. Ilan Pappe, l’écrivain juif israélien auteur de L’épuration ethnique de la Palestine (2006) parlait à l’Université de Melbourne, dans un théâtre au-delà de  l’entrée de l’université de la Tin Alley (dans mon esprit newyorkais, je le lis toujours comme la Tin Pan Alley) dont j’avais parcouru les sentiers au début de ma vie ici, à la fin des années 1990 et dans le siècle nouveau, comme collègue honoraire travaillant avec des étudiants diplômés en anglais et en études culturelles, lisant leurs dissertations et essayant d’être utile, mais apprenant plus souvent plus que ce que j’offrais. J’ai rejoint un flot régulier de gens qui avait la même détermination de ne pas rater l’opportunité d’entendre cet intellectuel qui avait fait partie de la Nouvelle génération d’historiens en Israël, ceux qui avaient profité de l’avantage de l’ouverture des archives gouvernementales pour scruter les processus de déplacement de populations qui ont tellement marqué le début d’Israël. L’auditoire était plein de jeunes et de vieux assis sur les marches d’escalier quand il n’y a plus eu de sièges libres.  Ilan Pappe est de taille moyenne, gris, un peu rondouillet, sa voix marquée par son héritage israélien, qui se tenait devant un écran montrant trois cartes de la Palestine Israël, de 1948 à aujourd’hui, le rétrécissement des terres palestiniennes clairement visible. Il a parlé de sa conviction que l’utilisation du terme « occupation » n’était pas une dénomination adéquate de ce qu’Israël avait toujours planifié pour le peuple palestinien en Cisjordanie et dans son territoire. La colonisation, ce système énorme forçant un peuple à perdre le contrôle sur pratiquement tout ce qui permet à un peuple de survivre avec un sens d’autonomie de soi, est plus proche de ce qui se passe, et qui avait toujours été planifié à se passer. J’étais assise en pensant à la lutte algérienne, la lutte sud-africaine, aux colonisations intériorisées comme dans le système américain d’esclavage, et j’ai vu les limites de notre phrase « Mettez fin à l’occupation ». On peut trouver des fichiers numériques de conférences de Pappe, on peut lire ses livres, le nouveau qui s’appellera  "The Beaucracy of Evil;" (La Beaucratie du mal) ; je veux simplement rapporter ici qu’avec sa force aimable, son érudition prudente, son refus de tomber dans des réponses trop faciles et son engagement à regarder en face les manipulations cruelles de son propre pays, j’ai vu un homme qui, comme son présentateur le Dr. Wolf, l’a dit à la fin, « ce Juif de Haïfa inébranlable et résolu » a éclairé la nuit sombre qui par son appel insistent à tous à faire quelque chose, à comprendre comment des systèmes de colonisation peuvent être démantelés, mais uniquement par une résistance aussi dédiée à la repossession que ceux qui investissent tout en détruisant les vies de l’autre colonisé. Avec ses derniers mots, il a attiré l’attention sur les cartes derrière lui ; oui, il a dit que c’était une seule sorte de cartes mais ce qui n’y est pas dépeint sont les cartes de la résistance palestinienne, les cartes de l’espoir dont beaucoup essaient d’obtenir la réalisation.  Avant cela, il avait expliqué que comme résultat de son livre de 2006, le gouvernement israélien avait fermé les archives, avait refusé de permettre que son livre soit publié en Israël et qu’il travaillait à une traduction en hébreu qu’il allait mettre en ligne, une manière de dessiner de nouvelles cartes. Des archives ouvertes, des documents authentiques non manipulés, la transparence de l’histoire, combien ils sont essentiels pour des processus démocratiques et pourtant une question qu’on se pose rarement quand on évalue des gouvernements, y compris le sien. Si la mémoire nationale est au service de la propagande, dans ce cas, on ne peut hériter que de silences contaminés.  De nouveau dehors dans la nuit, la pluie et le vent, je me suis rendue Swanston street, heureuse de ma canne, ma canne pliable de voyage décorée, ma canne « convenable ». Je m’appuyais contre une lampe de rue tout près du signe de la Tin Alley. Une jeune femme souriante semblant aussi pleine de lumière est venue vers moi et a demandé si j’avais besoin d’aide. Non, j’attends un taxi, mais merci d’être aussi gentille. Une soirée de cadeaux, l’un énorme en envergure, l’autre petit, mais j’ai reçu de la vie dans les deux.

(Once again I cannot download photographs so my words along will have to do, not a bad thing for a writer, I think.)

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